L'Agonie de l'Empereur

                                                                                                 

             Extraits :

                                                                 14 Juillet 1815

     " Dans l’aube du matin d’été, la lourde silhouette du navire de guerre avec ses soixante-dix-huit canons, se dresse massive et brutale, au dessus de la mer, qui clapote mollement, et des côtes basses, revêtues de brume..."

     " L’Empereur Napoléon I, en habit vert de chasseur de la garde, le petit chapeau sur la tête et l’épée au côté , gravit alors un à un les échelons qui le conduisent à bord du navire anglais, le Bellérophon, où il cherche un asile, où il trouve une prison. Aucun honneur ne lui est rendu. Le capitaine ne vient pas au devant de lui ; il l’attend sur le gaillard  d’arrière..."

     " Grâce à la profondeur de son infortune, par l’immensité de son désastre, Napoléon s’est lavé de toutes les scories qu’une grande destinée politique vaut toujours à celui qui en jouit. Ses ennemis, et sa grande ennemie ont si bien réussi à abattre le potentat que, sur les ruines de l’immense statue brisée, seule une vision idéale est demeurée..."

     " En perdant tous ses royaumes, tous les lambeaux de sa gloire, tous ses canons et jusqu’aux feuilles de laurier, l’Empereur se trouvait réduit à lui-même ; il n’était plus qu’homme. Mais cet homme était désormais l’un des «  témoins » de l’humanité..."

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